"Le sage ne dépend pas d'autrui ; il n'attend pas la faveur de la fortune ou la faveur d'un homme". (Sénèque, 72ème lettre à Lucilius) On ne peut pas dire que les pages qui précèdent, ainsi que les portraits que j'ai présentés dans Jour de Pluviôse, soient toujours très flatteuses pour le corps préfectoral et de nature à susciter des vocations pour ce métier si particulier. Il faut cependant reconnaître qu'exercer ces fonctions au XIXème siècle n'a pas été chose aisée. Prenons l'exemple d'un sous-préfet nommé en 1825, qui devient préfet 20 ans plus tard et qui achève sa carrière vers 1860. Il aura connu les Bourbons avec Charles X, la Monarchie de Juillet avec Louis Philippe, la Deuxième République et à peu près la moitié
du Second Empire. Quelle difficulté de servir tous ces régimes très différents, surtout quand on rappelle que les trois derniers se sont installés à la faveur d'une Révolution (1830, 1848) ou d'un coup d'État (1851) ! Pierre Soubelet, 59 ans, préfet des Côtes d'Armor, a déjà publié Au seuil de Floréal (recueil de poèmes, éd. Bidard, 1979), Rédacteur communal, (éd. Roudil, 1985), Premier Set (recueil de nouvelles, éd. Lacour, 2004), Jour de Pluviôse (éd. Lacour, 2005), Mont-de-Marsan, une préfecture dans l'histoire (2007) et Ligériennes (recueil de nouvelles, éd.Lacour, 2011).