Lorsque l'on considère la difficulté que les écrivains provençaux rencontrent pour fixer le point sur lequel l'Huveaune prend sa source, il ne faut plus conserver le moindre étonnement de voir tant de courageux voyageurs ne mettre à la recherche des sources du Nil. Les auteurs qui accidentellement ont eu à parler de l'Huveaune n'avaient qu'un pas à faire pour mettre la main dans la fente du rocher d'où l'on voit sourdre la première eau, et aucun d'eux n'a pris la peine d'en remonter le cours jusqu'à l'origine. Aussi, que d'inexactitudes sur son étendue, ses affluents et le volume d'eau qu'il charrie. Ajoutez donc foi aux récits contenus dans l'histoire générale des voyages, lorsque vous lisez, par exemple, à propos de l'Huveaune, ce pauvre petit ruisseau, des phrases de ce genre : Le village de Gémenos se trouve à l'entrée de la délicieuse vallée de Saint-Pons qu'arrose une source produisant un volume d'eau considérable; elle peut être comparée à la fontaine de Vaucluse . » Et cette autre, que j'ai déjà reproduite dans ma Notice sur la plage du Prado : « L'embouchure de l'Huveaune se jetant dans la mer avec la prétention et presque avec le bruit d'un grand fleuve ; les barques de promeneurs qui remontent le courant sous les épais berceaux de frènes abritant les deux rives."