Nos vingt ans étaient joyeux, turbulents, frondeurs... ils pratiquaient aussi une générosité quotidienne. Et tout cela vibrait dans une sorte de culte rendu à celui qui, en plein désastre, nous rassemblait sous son bouclier : le Maréchal Pétain, encore tout auréolé de la gloire de Verdun.
Pendant les deux premières années de guerre, cette image galvanisa notre jeunesse : nous étions « Pétinistes » et profondément patriotes !
Mais c'est un patriotisme sans concession qui s'exprimera, dès l'appel du STO*, et fera, d'un seul bond, plonger dans une résistance sans réserve, deux jumeaux trop tôt disparus, mes frères à qui sont dédiées ces pages de mémoire.
F.C.
*STO: Service du Travail Obligatoire en Allemagne