Les cathares, précurseurs des temps modernes
On sait qu'au Moyen Age -une brillante civilisation s'épanouissait dans le Midi de la France. Le mélange des sangs des diverses races qui avaient émigré dans notre région et qui en avaient formé la population, avait permis aux individualités de se dégager, plus que dans le Nord, des tendances exclusives d'une race particulière.
Mais cette civilisation déjà avancée favorisait une dissolution des moeurs qui se manifestait jusqu'au coeur du clergé catholique. C'est alors qu'un mouvement de réveil et de pureté, parti de la Bulgarie, nous apporta par les Balkans et l'Italie des doctrines et des rites analogues à ceux des bogomiles, des cathares d'Asie mineure et des manichéens. Ce réveil chrétien toucha le clergé et les moines catholiques et eut l'adhésion de ceux qui voulaient relever l'Église de la corruption de ses moeurs.
Sans doute, les cathares firent de vives critiques de l'Église de Rome et la traitèrent d'Église de Satan. Mais ils n'en disaient pas plus que certains catholiques qui eurent eux-mêmes le courage de se livrer à l'examen de leurs coreligionnaires. Nous en trouvons le témoignage dans l'ouvrage de Daniel Rops : L'Église de la cathédrale et de la croisade : « En 1218, le chanoine Thomas de Chantimpré pouvait tranquillement raconter, dans son curieux livre symbolique les Abeilles, qu'un prédicateur, au moment de commencer un sermon devant un concile, avait vu paraître le Diable qui lui avait crié : « Tu ne sais pas quoi leur dire ? Et bien, dis-leur seulement ceci : Les princes de l'Enfer saluent les princes de l'Église » Déodat Roché