Ecologistes avant la lettre et régionalistes d'avant-garde, les chantiers de la jeunesse s'attachent, dès 1940, à réanimer de vieux hameaux en ruines dans l'arrière pays languedocien et à définir un style de vie basé sur l'effort collectif et le respect des équilibres naturels. Ils participent largement au développement de la forêt méridionale et apportent aux difficiles vendanges des années de guerre une aide décisive. Ils inscrivent leurs activités dans le cadre de la région dont ils animent les vieilles traditions.
Pierre MAZIER, historien de formation mais aussi témoin engagé de l'époque, a voulu rendre justice à ces oubliés de l'histoire sans pour autant dissimuler leurs faiblesses dues essentiellement à l'hypothèque vichyssoise.
Limitant son étude à la région du LanguedocRousillon pour la rendre plus précise et plus vivante, il a parcouru le terrain à la recherche des vestiges des camps, consulté de nombreux « anciens des chantiers » et procédé à un important travail d'archives.
Son récit, d'une impartialité qui n'exclue ni l'intime conviction ni le pittoresque, dégage les traits essentiels d'une institution qui, débarrassée des pesanteurs d'une éthique surannée, pourrait fort bien servir de base à un service national du travail, complément indispensable d'une armée de métier hautement spécialisée.