Dans ce troisième tome de la trilogie "Quand le Gard résistait (1940-1944)", Pierre Mazier et Aimé Vielzeuf évoquent la Libération de ce département et ses conséquences immédiates. C'est, certes, le débarquement allié en Méditerranée, le 15 août 1944, qui a provoqué le départ des troupes allemandes, et les Forces Françaises de l'Intérieur n'ont joué, en l'occurrence, qu'un rôle secondaire. Mais non négligeable. Elles ont entretenu chez l'ennemi un état d'insécurité permanente. Elles ont bloqué des convois, déclenchant ainsi des attaques aériennes alliés décisives, et fait des centaines de prisonniers. Elles ont soustrait au S.T.O. de jeunes Français qui ont combattu dans leurs rangs, puis, pour un bon nombre, dans ceux de la première armée française. La Libération, c'est quelques jours de liesse populaire; mais, ensuite, de grands espoirs déçus et, très vite, un désenchantement dû, d'abord, à des formes de justice trop sommaires et à des improvisations mal venues, ensuite, à la pénurie qui continue après le départ des Allemands; et jusqu'au mois d'octobre 1944, à la présence d'éléments disparates et d'allure inquiétante dans les F.F.I. Les nouvelles autorités et le Comité départemental de Libération ont lutté, pied à pied, jour après jour, au sein d'un climat explosif et en un temps où l'on manquait de tout, pour rétablir les formes classiques de la démocratie.