Pendant plus de trente ans, j'ai parcouru les petites routes de la région. Oh ! Je n'allais pas bien vite: je n'avais à ma disposition qu'une deux chevaux ! Je suis passée plus de cent fois devant un grand arbre, une grangette ou un vieux calvaire. Ils ont fini par me reconnaître. Une fois ou l'autre, ils m'ont demandé, à leur façon, de m'arrêter un instant pour me raconter une histoire. Récits peu ordinaires que j'avais, moi-même, du mal à croire. Mes ces évènements avaient eu lieu, pour la plupart, il y a si longtemps, et les choses étaient jadis si différentes !Maintenant que, devenu vieux, je ne cours plus les routes, ni les sentiers du Caroux, j'ai écris quelques unes de ces histoires que le cyprès, le grangeot, ou le fayard de la forêt du Crouzet m'ont raconté un soir d'été, au détour d'un chemin. Elles mettent en scène des paysages et des personnages qui sont la substance même de notre pays biterrois.