La fronde est une période fascinante par la qualité de ses acteurs, où l'on voit l'extrême richesse s'affirmer aux côtés de l'extrême pauvreté, où le libertinage, la recherche des honneurs (ou des intérêts) vont s'ériger en conduites de vie, où les revirements, les changements de parti vont faire de la fidélité une denrée rare, où vont s'ébaucher ces tendances philosophiques et politiques qui vont aboutir plus tard au "Siècle des Lumières", une période enfin où va s'affirmer un Etat fort et centralisateur: le "Siècle de Louis XIV".
La difficulté pour en parler c'est que s'entremêlent des évènements parisiens, aux acteurs multiples et changeants dont le comportement aura des incidences sur la vie de notre région, des évènements provinciaux souvent axés sur la capitale de la Guyenne mais avec aussi des incidences sur les villes de l'Agenais, notamment Agen, et même des évènements locaux, le tout avec des luttes personnelles, des souffrances communes, des alliances et des oppositions... lesquelles vont parfois interférer avec la vie provinciale ou régionale, voire nationale.
La seule solution était donc d'envisager la Fronde dans le Marmandais sous la forme d'une sorte de "Chronique", celle qu'aurait pu tenir un témoin de cette moitié du XVIIème siècle, au fur et à mesure des informations qu'il aurait pu recueillir au jour le jour, avec parfois du retard.
On peut dire que le milieu du XVIIème siècle a été pour le Marmandais "le temps des calamités": tout s'est, en effet, ligué contre les habitants de la Moyenne Garonne, que ce soient les intempéries et la famine, la peste ou les ravages de la Fronde.