S'il est une science qui, étudiée avec amour, ait excité un enthousiasme et une admiration portés jusqu'au culte et à la dévotion, et qui, plus tard, par un triste revirement de l'esprit humain, soit tombée dans le discrédit le plus complet, c'est à coup sûr celle du blason. L'art héraldique ne méritait, il faut le dire, ni cet excès d'honneur, ni le mépris dont postérieurement on a voulu le flétrir; et si, de ces deux sentiments bien divers, l'engouement extrême au moyen âge, un froid dédain au commencement de ce siècle, il en est un qu'on puisse admettre, c'est le premier, à n'en point douter. Le blason formait réellement alors une science d'une haute importance sociale, qui avait ses lois, nommées lois d'armes, ses académies, les conseils des maréchaux; et l'on exigeait des rois d'armes, ou officiers chargés d'exercer publiquement cette science, de scrupuleuses garanties d'érudition et de mérite personnel.
Le blason, langue mystérieuse, langue ingénieuse et frappante, d'un usage universel pour la noblesse de la chrétienté, établissait entre tous les gentilshommes une confraternité héroïque; c'était la pierre fondamentale de l'édifice féodal, le ciment et la clef de voûte, comme dit un vieil auteur, de la hiérarchie aristocratique.
Première Partie:
Histoire du Blason
Chapitre Ier: Antiquité des symboles
Chapitre II: Origine du blason au Moyen Age
Deuxième Partie:
Science héraldique
Chapitre III: des différentes espèces d'armoiries
Chapitre IV: composition des armoiries
Chapitre V: des couleurs ou émaux
Chapitre VI: des fourrures
Chapitre VII: des figures, pièces et meubles
Chapitre VIII: des figures
Chapitre IX: figures artificielles
Chapitre X: figures chimériques
Chapitre XI: des ornements extérieurs de l'écu
Chapitre XII: rois d'armes, hérauts d'armes
Chapitre XIII: insignes des roturiers
Chapitre XIV: souverainetés, dignités et emplois
Troisième Partie:
Ordres français de Chevalerie
Quatrième Partie:
Bibliographie héraldique
Cinquième Partie:
Dictionnaire héraldique