C'est une histoire d'histoires, et de territoire. Un roman tout de même, dont l'action — voire parfois l'inaction — se déroule de nos jours, de nos nuits, en collaboration étroite avec la cadence des saisons. Du ciel des Causses jusqu'aux vallées cévenoles, loin du tintamarre urbain, des hommes et des bêtes honorent le quotidien. Avec chacun ses ratures, selon sa propre sensibilité, ils et elles dévideront leur histoire : un oiseau retrouvera les amarres de son « nid d'attache », une soignante tombera dans les bras du hasard, un magistrat récoltera l'amère et l'amour, un chasseur aux abois trahira, un fils oublié connaîtra le poids de la chance, un menuisier le poids du déshonneur. Et au bout de la route, un vieux guérisseur exaucera sa quête d'oubli.
À travers une narration à coeur ouvert, ces personnages ordinaires dans des paysages extraordinaires, tissent le grand canevas de la vie. Une vie au chevet de la mort, nourrie de secrets, d'ensorcellements, de splendeurs, d'amour, de chiens, d'impostures, de vitalité contre la maladie, de baume miraculeux, d'esprits et d'espaces célébrés. À la croisée des chemins, à la proue de leurs destins, convergent les flux qui irriguent le coeur de l'éloignée terre de Lozère. Valérie STARINSKY est infirmière en Lozère. À ses heures gagnées, entre escapades équestres et voyages imaginaires, elle tresse I 'écheveau de lieux et d'instants vécus en Cévennes. Ce roman —son premier— est peut-être à son image : il suggère sans tout montrer, mord commune il peut caresser, et s'appuie sur le « sel du quotidien ».