Ce court roman Ophélia a été écrit il y a bien long-temps, sous le coup de l'inspiration, en écoutant les Études de Chopin interprétées par Pollini et le Requiem de Mozart. J'étais jeune attaché de préfecture à Toulouse, marié, et je l'écrivais pour tromper l'ennui dans un petit pavillon de l'avenue de la Garonnette, en contrebas du quai de Tounis, en pensant à ma mère, sans l'évocation intérieure de la¬quelle le personnage central n'aurait pas pu exister, à qui ce roman est d'ailleurs dédié. L'intrigue en est à la fois psychologique — un trio composé du père, de la mère et de leur fils, avec toutes les résonances oedipiennes que cela peut susciter dans l'imagination vagabonde de l'auteur — et policière. Et on y devinera facilement, à travers les li-gnes, l'incurable romantisme et la culture à la fois littéraire et philosophique de celui qui écrit ces lignes.