J'avais proposé à mes petites filles de travailler sur Alphonse Daudet et elles ont immédiatement pris la direction des opérations. Des chèvres et des loups, bien sûr.
Mais aussi et bien plus, au delà des images convenues, elles ont construit un monde. J'ai soumis à Monsieur Daudet nos idées, mes textes, leurs projets.
Je doute qu'il les retienne. Pour de multiples raisons. La principale étant sans doute, notre grande différence d'âge. Je ne suis toutefois pas rancunier et j'ai donc imaginé de l'inviter à dîner. Si vous croyez connaître Daudet parce que vous avez lu les Lettres ou le Nabab.
Si vous croyez connaître son oeuvre parce que vous y voyez un passionné de Mistral. Si vous croyez connaître l'homme parce qu'il admirait Morny, alors que Zola l'admirait.
Alors oubliez tout. Alphonse Daudet c'est le contraire, et le contraire du contraire. Et le contraire d'autre chose. Alphonse Daudet c'est le bonheur de l'enfance et l'infinie douleur de la morphine.
Alphonse Daudet c'est un géant, un monument, un instant d'absolu.