Le temps passe, impersonnel, absent, sans raison et sans but. II ne vient de nulle part et ne va nulle part. L'homme, jeté en lui, est, lui, une personne, un être qui aime, qui souffre, qui a de la joie, de l'espoir, une culture, qui crée. La culture s'oppose à la nature. Cet homme, qui nourrit mille espoirs, veut faire quelque chose de sa vie, lui donner un sens. Alors, pourquoi, pourquoi, être soumis à la loi impersonnelle du temps, puisque, moi, homme, je suis une personne, un sujet, un être conscient de lui-même, qui est tout à lui-même, puisque, de toutes mes forces, je veux, à ma vie, une finalité — alors, qu'en fait, elle est soumise au temps qui la conduit à la mort — Alors ? À quoi bon vivre, puisqu'il y a la mort au bout ?
Tel est le sentiment absurde de la vie.