Jacques Ferrier, ce grand garçon blond, vitre à l'oeil, barbe fourchue, « gai et bien délibéré », connu des boulevardiers pour sa bonne humeur et fort apprécié des lettrés pour sa traduction des Scènes de la vie cléricale de George Eliot, le romancier anglais mort depuis peu, était, l'année passée, en villégiature à Luchon. Lancé à deux cents lieues de Paris, un radieux mois de septembre l'invitant, il lui prit envie de faire encore un bond à travers les Pyrénées et de pousser jusqu'à Lormières, le pays natal. Jacques possède là une tante à héritage, mademoiselle Hombeline de Castillet y Castilla , suprême débris d'une famille qui figura contre nous dans les démêlés de la France avec l'Espagne, et dont le dernier rejeton mâle, Jacques Guilhem de Castillet y Castilla, père de mademoiselle Hombeline, pris dans les bandes de Zumalacarreguy, mourut fusillé par le général Valdez, durant la guerre de la Succession, vers 1835.