Si la vue de certaines témérités industrielles nous irrite parfois contre les imperfections de l'homme et de la société, nous ne pouvons nous dispenser, en revanche, d'éprouver une vive sympathie pour l'ambition modeste des pauvres gens, qui cherchent à améliorer leur sort par l'activité, la probité, l'économie, et qui mettent toute leur confiance en eux-mêmes et en Dieu. Rien, sous ce rapport, n'est plus digne de notre intérêt que les populations à émigration intérieure de la Savoie, de l'Auvergne et des Pyrénées. Il existe généralement dans les montagnes plus d'habitants que le sol ne peut en nourrir: l'excédant est donc obligé d'aller chercher dans d'autres cantons les moyens d'existence que le pays natal leur refuse.