C'est à nos contemporains qu'on doit la découverte d'Aigues-Mortes, cité perdue au milieu des extrêmes lagunes du Rhône, où elle vivait ignorée, inconnue, oubliée depuis quatre siècles. Sans s'exagérer l'importance de cette résurrection, on doit reconnaître qu'elle offre un certain intérêt par suite de l'inattention des historiens et des géographes à prétendre avec une si vive insistance qu'Aigues-Mortes était, du temps de Saint Louis, un port de mer, et que depuis cette époque la Méditerranée, fuyant les murs de la célèbre forteresse, s'était retirée d'une grande lieue. Il suffisait d'ouvrir le chartrier d'Aigues-Mortes, de parcourir pendant quelques heures les bords de ses étangs, pour se convaincre de l'antiquité de ses plages, dont plusieurs milliers d'années n'ont pas changé la physionomie. Le nom seul d'Aigues-Mortes aurait dû servir de sauvegarde contre l'erreur...