Août 1952, l'affaire Dominici. Pendant des mois l'actualité a été mobilisée par le mystérieux et triple crime de la famille Drummond. Une enquête hésitante, un procès sans fin, émaillé de rebondissements, au cours duquel les témoins reviennent sur leurs déclarations, tandis que de fantomatiques agents secrets viennent embrouiller à plaisir une situation déjà peu claire. Puis la condamnation à mort du patriarche de la Grande Terre, Gaston Dominici; l'intervention du président Coty qui commue sa peine en réclusion criminelle; celle du Général de Gaulle qui le grâcie; sa libération et sa mort peu après.
L'action de la justice est éteinte, l'affaire est classée mais le doute plane toujours.
Et ce n'est pas la récente émission des "Dossiers de l'écran" qui l'a levé. Mais au moins le film et le débat auront-ils fait l'accord sur le point essentiel: les principaux témoins, à un moment ou à un autre, n'ont pas dit la vérité. Toute la vérité. Et l'on ne pouvait s'empêcher de penser, à la fin de l'émission, que là tout près, parmi les personnes rassemblées sur le petit écran, quelqu'un savait...
Il y a pourtant dans cette affaire au moins une personne qui, elle, n'a jamais menti. Qui en tout cas n'a jamais varié, depuis 28 ans, dans ses déclarations: Antoine Llorca, ouvrier agricol, originaire de Villeneuve-lès-Avignon, où il est né en 1913 et demeurant actuellement à Saint-Alexandre, près de pont-Saint-Esprit...