A une époque incertaine; la future petite cité prévôtale s'est fixée dans une site éminemment défensif. Il s'agit d'un petit promotoire qui s'avance, entre la vallée marécageuse de l'Othain à l'est et, à l'ouest, le vallon où coule son modeste affluent, le Crédon. Tandis que, de ce côté, le plateau s'incline peu à peu en terrasses successives, au contraire, vers l'Othain, il se dresse en pente presque abrupte, que couronne fièrement l'abside de l'église, avec les restes des anciennes fortifications et l'emplacement du château féodal, devenu citadelle à l'époque moderne. Celle-ci Occupait au Nord-Est; la tête de l'éperon, tandiS: qu'au Sud, le bourg étalait ses rues et ses menues places. Le nom de Marville, sous ses diverses formes latines, a exercé la sagacité, on dirait même surexcité la fantaisie .de certains étymologistes. D'après les chartes, ses formes anciennes authentiques sont: Marvilla (1213) et Marcivilla (1231). A la première appellation, Ewald (1) donnerait volontiers comme origine, le voisinage de la vallée marécageuse de l'Othain (cf. Merrsch). Pour M. Dumolin (2) la localité, d'après la forme Marcivilla, aurait tiré son nom de la villa ou propriété d'un Gallo-Romain. Tout récemment, M. l'Abbé J. Rouyer (3) examinant le cas de certaine localité française: Merville (par dérivation de Major-villa) y' a vu l'indication d'un «plus grand domaine» par comparaison avec tel domaine voisin plus petit. Ce qui semble bien le cas de notre Marville, lequel a gardé à travers les âges un vaste territoire communal de près de 2.000 hectares. A notre sens, ces diverses étymologies ont une égale vraisemblance.