Alain, garçonnet a une dizaine d’années quitte, le temps des (Grandes Vacances, sa cité de la région marseillaise, écrasée par la canicule, pour l'arrière-pays varois, chez ses grands-parents. Ce sont les retrouvailles avec la nature et la liberté dans cette « Campagne » d'un hectare, son nouveau terrain de jeu au milieu des menthes sauvages, des thyms, des romarins, des oliviers dont il est chargé de couper les rejetons. Il retrouvera la mue que la couleuvre a, cette année encore, déposée dans les hautes herbes, ou la charrette avec laquelle il improvise de folles descentes. Jour après jour, il reprend possession du vieux mas où ses grands-parents ne viennent plus qu'à la belle saison ; en explore les moindres recoins, de la cave au grenier, faisant, à chaque fois, de nouvelles et inattendues découvertes. Il retrouve aussi les vieux voisins, les cousines de la grand-mère qui, elles, habitent au village ; la boutique dans laquelle il trouve ses Placid et Muzo et autres Blek le Roc... En quelques chapitres, parfois très concis comme autant de portes ouvertes-- sur ses souvenirs, l'auteur nous plonge dans ce Haut-Var des années 60 qu'il affectionne particulièrement. Grâce à des évocations très précises et détaillées, souvent empreintes de fraîcheur et de candeur enfantines, d'une petite dose d'émotion et de beaucoup d'humour, Alain Pinaud nous embarque dans l'univers « mythique » de ses « souvenirs mémorisables », tels que les nomment Antonio Tabucchi, c'est-à-dire dignes d'être enregistrés et classés comme des photographies dans un album. Sauf qu'ici, le lecteur devra faire travailler son imagination, ce qui, somme toute, ne devrait pas être difficile tant ces souvenirs sont finalement ceux de chacun d'entre nous... Passionné de généalogie, Alain Pinaud a déjà publié en 2011 une « Histoire des Péralme » dans laquelle il retrace les destins divers des membres de cette branche de sa famille originaire du Piémont qui émigra à la Grand'Combe pour, finalement, s'établir en Amérique.