Le cardinal de Richelieu venait de remporter sur les huguenots la plus éclatante victoire et de rendre enfin la France au gouvernement de son roi. Le duc de Rohan, dernier général de la république protestante, avait déposé les armes, et la paix d'Alais avait rendu la tranquillité au Midi. Le roi Louis XIII, voulant avancer l'oeuvre de la restauration catholique, rappela dans nos contrées les divers religieux chassés par la Réforme et les rétablit dans leurs anciens couvents. Désireux, en outre, de ramener au giron de l'Église les pauvres égarés, il fit venir dans le Midi de nombreuses colonies de Capuçins, fondant ainsi une sorte de mission permanente destinée à là conversion des hérétiques, Ce fut pendant le séjour que Louis XIII fit à Nîmes, que les Capucins y furent appelés par un brevet du 15 juillet 1629 (Ménard, page. 349). « Sachant, dit le roi, combien la vertu et piété des pères Capucins , jointe à leur condition et suffisance , est capable de faire de grands fruits à l'avancement de Dieu et de la sainte Eglise catholique, sa dite Majesté a ordonné et ordonne qu'aux villes qui lui étaient rebelles, il y soit établi une mission distincts pères Capucins, pour y prêcher et faire l'exercice divin en toute liberté et sureté, et aux lieux circonvoisins d'icelles, ainsi qu'il est de leurs fonctions. — Enjoignant à ceste fin aux Consuls et habitants de la ville de Nismes d'admettre et recevoir, avec tout honneur et respect , une mission distincte des Pères Capucins de la province de Provence, et leur pourvoir une maison propre pour y célébrer le service divin, en attendant que les dits pères Capucins ayant fait édifier une église et couvent : voulant que, pour le construire, les dits consuls fassent mettre à part, des démolitions de leurs fortifications, la quantité de pierres qui sera nécessaire aux dit pères Capucins; de laquelle pierre sa dite Majesté, leur a fait don, par le présent brevet, qu'elle a signé de sa main…