Une vieille cité romaine, détruite par les soldats franks et burgondes, relevée par un vieux évêque, s'élève dans un petit coin de nos montagnes. Bâtie sur une éminence à l'extrémité d'un cirque gracieux, cette reine de la vallée, si brillante sous la toge romaine et la simarre municipale des temps féodaux, a perdu un à un ses privilèges communaux sous le souffle égoïste et froid de la centralisation conquérante qui devait lui ravir sa couronne; c'est à peine si quelques rares touristes viennent lui rendre hommage. Né au pied des Pyrénées, j'ai souvent visité St-Bertrand et ses environs. A chaque visite, j'ai été frappé de l'embarras du visiteur, pour se reconnaître dans cette ville déserte et apprécier les sujets divers qui ornent son église. Poussé par un sentiment de justice et par une sorte de patriotisme, je me suis mis à l'étude, et je viens aujourd'hui en offrir le fruit au public.