Nîmes est une ville singulière. De là sans doute, le sortilège qu'elle exerce, malgré le temps. Fondée par Auguste, chérie par Antonin, Nîmes n'usurpe pas son surnom de Rome française. Ses Arènes, parmi les mieux conservées du monde, sa Maison Carrée, la mystérieuse Tour Magne, l'attestent. A l'Antiquité superbe s'oppose la Nîmes médiévale, serrée autour de la cathédrale St-Castor. Que de charme dans ses ruelles qui se cognent aux anciens remparts, transformés en promenade ! Plurielle, Nîmes assume le double héritage de Rome et de l'Espagne. Elle est à la fois pudique et festive. Le culte du taureau, l'ivresse des corps et des âmes, la musique, la danse, rendent, à l'occasion de la Féria, la ville méconnaissable. Les débordements de la rue soulignent l'ordre strict des avenues bourgeoises, filles de la richesse industrielle. La ville protestante a perdu ses usines mais le textile se réinvente dans les Cévennes, si chères, si familières. L'amorce d'un avenir que les fastes du passé obligent à l'excellence.