Le comté de Foix et la vicomté de Couserans (cette dernière ayant eu rang de comté avant l'an 1012), qui ont formé le département de l'Ariège, furent, dès les débuts de la féodalité, hérissés de château forts plus ou moins importants, surtout dans leur partie montagneuse. Beaucoup d'entre eux utilisèrent des substructions de postes fortifiés romains, tombèrent ensuite en ruines ou furent démolis, se virent reconstruits à la hâte, mais s'écroulèrent définitivement sous les boulets des chattes, pierriers et premières bombardes, ou sous la pioche des démolisseurs. Un seul échappa à la destruction totale celui de Foix. Mais aujourd'hui, les squelettes branlants de quelques pans de murs ou d'un donjon qui voudrait être encore orgueilleux, sont les seuls vestiges de ce passé tumultueux, et nous avons tenté d'en fixer le souvenir : par l'image, lorsqu'il en restait un débris; par le texte historique lorsque cela a été possible. Nous avons mis à contribution nos devanciers, les historiens locaux et régionaux, qui ont eu le grand mérite de débroussailler des archives dont les textes étaient parfois obscurs, et des manuscrits peu lisibles; qui ont fouillé le sol pour recueillir des preuves matérielles. Notre travail n'a pas la prétention d'être un ouvrage d'érudition, et notre modeste but est de sauver de l'oubli ces châteaux féodaux dont les ruines inscrivent sur notre sol l'histoire d'une province qui, petite par son étendue, fut grande par les événements qui s'y sont déroulés sous les valeureuses dynasties des comtes de Foix, qui eurent d'illustres représentants, et qui réussirent à asseoir sur le trône de France le dernier d'entre eux, le roi de Navarre, devenu Henri TV.