C'est d'abord pour tenir une promesse que nous fîmes, en les quittant, à nos anciens paroissiens de Sévérac-le-Château et de Sévérac-Gare, et qui nous a été rappelée par eux plusieurs fois depuis, que nous publions ce volume. C'est aussi parce que nous espérons qu'il fera un peu de bien. Le Moyen-Age est souvent ignoré. Des hommes de parti pris l'ont calomnié et défiguré à loisir, pour s'en faire ensuite des armes contre l'Eglise. Certes, nous savons tous que, comme nous, souvent moins que nous, nos ancêtres eurent des défauts, parfois des torts incontestables. Nous ne cherchons ni à les nier ni à les atténuer. Mais, pour être juste, il faut reconnaître qu'ils eurent aussi de grandes vertus et qu'ils comprirent aussi bien que nous, parfois mieux que nous, les choses de leur temps. Si leurs organisations sociales ne furent pas parfaites, elles furent, ce qui est l'essentiel, adaptées aux circonstances et aux besoins de leur époque. Gardons-nous de les juger à la légère. Elles donnèrent, en particulier, à notre petite patrie, des siècles de paix relative, de gloire et même de prospérité matérielle que, sans doute, elle ne reverra plus. Ce fut le désir d'intéresser nos chers paroissiens mais aussi de corriger des erreurs, de redresser des jugements injustifiés, d'essayer de détruire des légendes odieuses, répandues parmi le peuple, qui nous détermina à écrire une histoire de Sévérac-le-Château.