Le voilà, ce livre désiré, attendu, pressenti déjà à travers quelques échos discrets ! Nous l'avons enfin, le poème de nos paysans, le poème petit du Rouergue. Certes, il a assez d'élan et de force pour franchir l'horizon de notre pays, et. aller mêler sa voix au choeur sonore que gouverne la voix du grand Mistral. Mais il nous appartient tout d'abord; Il est fait pour nous, pour nous, gens de Villefranche et des campagnes voisines; c'est notre intime poète de famille; il est né du sol qui s'étend sous nos pieds et devant nos yeux, il parle la langue enseignée par nos nourrices, il peint les moeurs des hommes qui nous entourent depuis l'enfance et que nous entretenons tous les jours. Il nous cause par là un très précieux contentement. Et quelle joie ne pourra-t-il donner aux paysans eux-mêmes, aux âmes primitives qu'il décrit si directement dans leurs actes, dans leurs sentiments, dans leurs pensées !