La grande Révolution a fait des ruines immenses, ce n'est plus à démontrer. Monuments publics, monuments privés, archives paroissiales, chartes communales, tout a subi l'insulte de sa main sacrilègement impure.
BOURROUILLAN
Ce mot, si étrange au premier aspect, est d'une remarquable simplicité pour nous tous habitants de l'Armagnac-Noir. Bourrouillan fut, .de tout temps, un pays fécond en bruyères et en landes. Or, chez nous, une lande clôturée par des murs en terre (coustouns) ou des haies vives (sègues), prend le nom de Barrait. De Barrait à. Baroillan et Bourrouillan, il n'y a pas loin, pour désigner une circonscription où dominent ces sortes de domaines fermés au moyen de barrailles ou clôtures de diver¬ses sortes. Sauf erreur, la racine du nom de Bourrouillan se trouverait donc dans le mot gascon barrait qui désigne une lande, un bois, une forêt, entourés de murs ou de haies vives, quelquefois un parc seigneurial. Dans le Limousin, le mot brouil a la même signification que barrait en Armagnac. M. Deloche, dans sa préface du Cartulaire de l'Abbaye de Beaulieu (P. cm) dit en effet : « Breuil ou parc seigneurial. » D'ailleurs, nous relevons le mot brouil, rendu en latin par broylium, dans cinq chartes, au moins, de ce beau Cartulaire. (Voyez les chartes XXXVIII, LXXVIII, CIX, CXXIXet CLXIV.)
Le nom du Brouil, paroisse du diocèse d'Auch, vient aussi probablement de la présence sur son territoire de quelque domaine fermé plus spécialement renommé.