« [...] Prévost nous prévient qu'il va nous présenter à un ami. Le 12 août, il nous emmène, Constantin et moi, dans un café près de la gare du Nord. Nous nous attablons et au bout d'un petit moment il nous demande de l'attendre quelques minutes. Il revient accompagné d'un personnage imposant, un rien sévère, avec ce que l'on peut appeler une « gueule ». Il claudique légèrement. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'un Pied Noir nommé Watin dit « la boiteuse », qui avait participé activement à la semaine des barricades. [...] De complot, il en est aussitôt question. J'avais bien eu vent d'un projet d'abattre le général De. Gaulle. [...] Sans tarder, Watin nous demande si nous savons tirer au fusil-mitrailleur. Constantin répond sans hésiter que oui. Surpris, je réponds par l'affirmative de manière plus molle et Watin me laisse le temps de réfléchir. La conversation se poursuit entre Prévost et Watin sur la manière dont l'opération est montée. [...] Je suis dorénavant impliqué dans une action hors du commun. [...] Oui, à ce moment-là, j'ai pensé à Ravaillac ! »