On ne décrit pas San Francisco, on le raconte avec une poignée de photos dans une main et de cartes postales colorées dans l'autre, ce qu'il m'en reste, pour finir par dire à ceux qui vous écoutent : «Allez-y ». Comme toutes les grandes cités américaines, San Francisco a sa densité de gratte-ciel, mais ici bien moins imposants qu'ailleurs, faisant à peine de l'ombre aux immeubles à taille humaine qui les entourent. De toute façon, la ville entière ne fait guère le poids au bord de la Porte d'Or (Golden Gate), fascinante baie de deux kilomètres de large dans laquelle elle ne peut que se mirer. En trois enjambées, le Golde Gate Bridge saute la même baie, vedette de longue date du panorama californien. Il suffit de monter de quelques mètres pour apercevoir de partout ce magnifique pont suspendu que sa couleur orange distingue plus encore, nous laissant ébahis devant la prodigieuse hauteur de ses pylones porte-câbles comme par la portée époustouflante de son tablier central conférant à l'ensemble une élégance qui en fait une merveille du monde moderne des plus renommées. Tout aussi saisissant, ne serait-ce que par sa longueur de plus de treize kilomètres, le San Francisco-Oakland Bay Bridge, à peine moins gracieux, franchit lui aussi la baie jusqu'à perte de vue. Tous ces ouvrages colossaux accaparent en premier lieu l'oeil du visiteur, mais cette ville délicieusement sophistiquée, ouverte à toutes les audaces culturelles ou coquines, recèle des charmes tout aussi raffinés.