Entre Le Bleu de l'innocence où j'ai pu enfin, après bien des années, trouver la force nécessaire pour exprimer la douleur de l'absence de mon frère Pierrot Bianconi, footballeur professionnel, mystérieusement disparu le 29 décembre 1993 à l'âge de trente et un ans, et Le noir de l'incertitude, le temps de la réflexion.
Le temps des souvenirs. De l'enfance d'un petit garçon né à Bastia à ses passions. Partager des instants de sa vie, de ses débuts dans le sport. Retracer sa carrière et évoquer l'amour inconditionnel entre le public et Pierrot, "chouchou" de Furiani qui ne tarde pas ensuite à devenir, lors de son transfert à Nîmes, "la coqueluche" de Jean-Bouin.
Les nombreux témoignages passionnés de tous ceux qui n'oublient pas celui qui a porté fièrement le brassard de capitaine sous le couleurs de son club : le SCBastia qu'il aimait par-dessus tout.
Le plus bel hommage, qui vient du coeur, est celui de ses supporters qui en ont fait "l'idole d'une génération". Avec des mots simples, authentiques, touchants, spontanés. Chaque message est une pièce du puzzle qui perpétue son souvenir. Le temps de la révolte aussi : l'heure d'exhumer les regrets a sonné. Lorsqu'un sentiment d'injustice en arrive à la limite de l'insupportable, l'impuissance et l'indignation n'en deviennent que plus grandes. Lorsque certains condamnent l'ESPOIR, nous le maintenons en vie, plongé dans un sommeil artificiel. Jusqu'au jour où une main charitable exaucera nos prières. Au Destin, seul, incombe le devoir du geste suprême.
Ce jour-là, cette partie de nous qui nous a été arrachée nous sera enfin restituée, même si perdre la seconde moitié de notre âme sera le prix à payer pour pouvoir enfin sortir de cette interminable et douloureuse agonie. Non pas indemnes, certes mais débarrassés du pire cauchemar de toute notre vie même si nous savons qu'il continuera de venir nous hanter. C'est inéluctable.
La suite ? Je n'ose l'imaginer...