La divine Providence a permis que, grâce à de précieux manuscrits et à des documents inexplorés, il vous fût donné de fouiller les secrets, de découvrir une foule de faits cachés dans les ténèbres du passé de six siècles de votre cher Monastère. Or, serais-je indiscret en proclamant publiquement qu'après les joies surnaturelles de votre coeur dans ses rapports avec son Dieu, vous n'avez pas goûté de bonheur plus délicat, plus élevé, que cette étude de vos archives de famille ?
Dans le monde, quand on a le privilège d'appartenir à une maison dont les ancètres se sont illustrés par de nobles exploits, par de glorieux faits d'armes, on sent le besoin de faire resplendir au-dehors tout l'éclat de son armorial, on est fier de trouver dans son nobiliaire familial un reflet, un rejaillissement d'honneur. Si les écrivains de renom, si les érudits de profession, archivistes, curieux chercheurs de documents, amis des vieilles chartes, avaient été en possession de vos trésors dominicains, nous aurions aujourd'hui une histoire intéressante de la Maison des Filles aînées de Saint Dominique.
Monseigneur Billard, evêque de Carcassonne, 1897.